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mardi 21 juillet 2009

Economies d'énergies payantes: mais pour qui? La "taxe" EDF change la donne!

Bonjour,

Parlons un peu d'actualité, et des économies d'énergies. Deux faits ont attiré mon attention cette semaine, dont l'une provoque le débat:

  • Les économies d'énergies sont "taxées" par EDF:
L'information relève pour l'instant d'un cas isolé, mais représente un signal fort émanant de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) du 9 juillet. D'après la CRE, la loi impose que l'opérateur Voltalis, qui commercialise des boîtiers permettant de réduire la consommation d'électricité, rémunère les fournisseurs "pour l'énergie injectée [par EDF] mais non consommée par ses clients".

Voltalis va donc devoir verser une indemnisation à EDF pour compenser le manque à gagner. L'entreprise propose à ses clients de réduire leur consommation électrique de 5 à 10%. Le niveau de cette "taxe", qui "devrait entrer en vigueur d'ici un an au plus tard" selon lui, n'a pas encore été fixée.


Cette décision juridique risque de bouleverser le système des incitations économiques aux économies d'énergie, et surtout les mécanismes liés à l'innovation dans le domaine des eco-technologies. L'innovation en matière de développement durable ne trouve son intérêt que dans l'avantage économique direct. C'est pourquoi taxer les entreprises innovantes pourrait nuire à leurs performances et investissements.

Ainsi les économies d'énergies ne sont pas forcement payantes pour ceux qui les réalisent.

L'avenir nous dira ce qu'il adviendra des "taxes à l'économie d'énergie", mais ceci ne doit pas empêcher les entreprises, collectivités et particuliers de réaliser des économies d'énergie qui en valent la peine.

  • Le succès de l'Eco-Prêt à Taux Zéro (ECO-PTZ):
Malgré un démarrage lent, plus de 15.000 prêts ont été signés par des propriétaires désireux d'améliorer l'efficacité énergétique du logement qu'ils occupent ou de celui de leur locataire depuis mi-avril 2009, date de la signature des premiers prêts à taux zéro (éco-PTZ), a annoncé le 20 juillet le Ministère en charge du développement durable qui parle de ''succès'' dans un communiqué.


Pour atteindre l'objectif fixé à terme de 400 000 rénovations de logements par an, il faudra, à terme, distribuer 30.000 financements par mois.

En majorité, les particuliers demandent le financement de trois travaux d'économies d'énergie (fenêtres, chaudière ou chauffe-eau, isolation des combles ou des murs), pour 22 000 à 25 000 euros, soit moins que le plafond (30 000 euros).

Le grand oublié de l'éco-PTZ concerne les 10.000 euros maximum destinés à la réhabilitation de systèmes d'assainissement des eaux usées non collectifs ne consommant pas d'énergie. Cet éco-PTZ alternatif est resté largement ignoré des particuliers, le ministère de l'écologie le passant sous silence. La principale raison doit être que l'on ne peut avoir qu'un seul éco-PTZ par logement et celui pour assainissement exclut d'en obtenir un autre pour la rénovation thermique.

Le peu de communication sur le volet assainissement semble être le principal responsable de cet échec temporaire, mais aussi le manque de solutions écologiques performantes ne consommant pas d'énergie.

Sources:

vendredi 17 juillet 2009

Le blog Econov': 40 articles dejà

Bonjour,



Le 40e article a été posté hier, au bout de 9 mois d'existence du blog Econov'. Autant d'articles vous donnant les tendances du marché et expliquant le fonctionnement des technologies durables!

Avec un peu plus de 500 visites, le blog est de plus en plus fréquenté, grâce à vous.

A bientôt pour de nouveaux articles sur Econov' !

vendredi 10 juillet 2009

La gestion de l'eau en France et dans le monde: Partie 2 - L'assainissement






Bonjour à tous,

Nous voilà de retour pour des articles plus fréquents durant l'été. Pour avancer sur le thème de l'eau, parlons aujourd'hui de l'assainissement des eaux. Qu'est-ce que l'assainissement? Comment est-il réalisé dans les pays développés? les pays pauvres? Quelles critiques peut-on émettre?


L'assainissement des eaux consiste en l'épuration des eaux usées, qu'elles soient industrielles ou domestiques. Les eaux non traitées peuvent non seulement polluer les terres et les sous-sols, mais surtout causer de graves problèmes sanitaires: les eaux domestiques non épurées laissent les bactéries proliférer et des maladies graves telles que le choléra et la diphtérie. C'est pourquoi l'épuration des eaux usées, domestiques ou industrielles, doit être généralisée dans toutes les régions du monde et régler la majorité des problèmes sanitaires.



L'assainissement peut se faire de deux manières:

  • Assainissement collectif: c'est le mode le plus répandu en France et dans les pays développés, l'assainissement relevant souvent du domaine public. Il correspond à la mise en place d'un réseau d'évacuation des eaux usées, permettant d'évacuer à un coût élevé toutes les eaux usées d'une ville vers une station d'épuration. ces investissements, de plusieurs milliards d'euros, sont justifiés dans les zones urbaines denses, mais souvent contestables dans les zones rurales. La France a opté depuis le début du XXe siècle pour la gestion publique et collective des eaux, mais a du faire des investissements trop coûteux dans les zones rurales peu peuplées, et a pris du retard dans l'amélioration de la qualité des eaux dans les zones isolées.
L'assainissement releve du domaine public, mais le service est en realité assuré par de grands groupes (SUEZ, VEOLIA, SAUR) sous forme de concession sur plusieurs dizaines d'annees. On constate depuis peu la reprise en main de l'assainissement par les communes dans certaines agglomerations (par exemple à Rouen), suite à de nombreuses plaintes concernant les tarifs elevés et la qualité du service.


Voici un schéma expliquant bien le cycle général de l'eau:

Les eaux domestiques et industrielles, provenant d'une source en général saine (nappes souterraines, rivières, etc.), une fois usées, sont évacuées vers une station de traitement où elles subissent des traitements en série. Une décantation permet de séparer les plus éléments en suspension, puis le reste est digéré par des bactéries en brassant et oxygénant les eaux usées. La qualité de l'eau en sortie est contrôlée puis l'eau est déversée dans un courant d'eau en surface (rivière, fleuve, mer).


Bassin de traitement des eaux usées

  • Assainissement individuel (ou non-collectif): ce type d'assainissement, très répandu en France le siècle dernier, représente souvent l'assainissement par fosse septique. Sans assurer une bonne qualité des eaux, la fosse septique a pu éviter la prolifération des maladies dans les sources propres d'eau en sous-sol et en surface. Les eaux traitées par les systèmes individuels sont rejetées en sous-sol.
Souvent considérée en France comme une solution peu intéressante car directement coûteuse pour le particulier (investissement), nécessitant un entretien régulier (évacuation des boues de la cuve), la filière de l'assainissement individuelle a été négligée au profit de l'assainissement collectif. Cependant environ 30% des habitations françaises ne pourront être couvertes par l'assainissement collectif à coût acceptable, ce qui crée la nécessité de développer des solutions plus performantes au niveau de l'assainissement non-collectif.


Les technologies alternatives à la fosse septique sont performantes et nombreuses. Leur développement a commencé avec les stations SBR bio-activées utilisant le principe de la station d'épuration collective, au niveau local, en réduisant la production de boues, mais en générant des consommations importantes d'électricité pour le pompage et l'oxygénation.

Exemple de cuve SBR, compartimentée

La nouvelle technique alternative à la fosse septique est écologique: très peu développée en France, la technique de phyto-épuration, épuration par les plantes, permet d'obtenir le meilleur rendement épuratoire, un respect des normes européennes en termes de santé et qualité des rejets d'eau.

J'ai personnellement travaillé sur le développement d'une nouvelle solution utilisant le principe de la phyto-épuration (me contacter pour les personnes intéressées: alex.gon@imelavi.fr), en créant une solution écologique et économique, représentant la solution d'avenir. Je suis d'ailleurs toujours à la recherche de talents prêts à développer ce type de solutions.



Je prendrai soin de développer ces technologies alternatives dans un prochain article consacré uniquement aux nouvelles techniques d'assainissement durable.



  • Cas des eaux industrielles:
Les eaux industrielles sont de différentes natures, et leur épuration relève des entreprises industrielles utilisant ces eaux. Le traitement des eaux industrielles, de l’alimentation au traitement des eaux usées, en passant par le conditionnement, est mal desservi. Les carences qui en résultent ne permettent pas aux usines de fabrication de réaliser des niveaux d’économie optimums. À l’opposé du traitement des eaux urbaines et rurales, celui du traitement des eaux industrielles exige une considération propre à chaque cas. L’arsenal des moyens de traitement est beaucoup plus étendu et les façons de les combiner, considérablement plus grandes. Aucun cas industriel ne les regroupe tous, mais il faut les avoir tous à portée de l’esprit pour apporter à un cas spécifique la solution la plus appropriée.

L'organisation globale de l'assainissement parait donc simple, mais devient complexe à partir du moment où l'on s'intéresse aux procédures administratives, aux responsabilités de chacun, aux réels cycles des eaux.


A bientôt pour un article consacré aux énergies renouvelables!