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dimanche 23 mai 2010

Le vélo urbain libre service, bilan mitigé pour la location de bicyclette en ville




Lancé en France dans les années 2000, la location de vélos libre-service sur de courtes durée s'est généralisée dans les grandes villes, à l'image du Vélib' dans la capitale. Ces systèmes de vélopartage, assez similaires ont remporté un franc succès au niveau de la communication réalisée par les collectivités sur un nouveau service à tendance écolo. 

Mais qu'en est-il de la réalité sur le terrain? La fréquentation des systèmes de vélopartage n'est pas toujours celle qui etait escomptée, après plusieurs années d'exploitation, Econov' a souhaité faire un bilan environnemental et économique du vélo libre service!

Les origines, le principe, et quelques exemples


Le principe du vélopartage est très simple: il est de proposer à chacun la possibilité de prendre un vélo quelque part en ville pour effectuer une course de courte durée, pour laisser la bicyclette à l'arrivée à un autre point, sans avoir à se soucier de sa sécurité, et permettant de s'affranchir de la nécessité de réaliser tous ses déplacements en vélo: il est donc possible de faire une partie en vélo, puis de prendre le bus, le métro, le taxi...


Ces systèmes utilisent des moyens techniques modernes pour la gestion des accès et des abonnements: RFID, abonnement par Internet, etc.


Sur le principe, c'est la liberté, et l'écologie, puisque le vélo fait partie des mobilités douces que les villes ont tendance à développer depuis les années 2000. A travers un réseau de stations où l'on peut prendre ou déposer un vélo, la liberté de bouger est assurée sans émettre de CO2.


Pourtant, le vélo-partage a déjà été mise en place depuis de nombreuses années dans les villes du nord de l'Europe, comme par exemple les vélos de Copenhague mis en place dans les années 70. Sa généralisation dans l'ensemble des villes européennes, et de plus en plus en Amérique de Nord (Canada), tend à montrer le vélo en libre-service comme la solution miracle de l'avenir pour subvenir aux besoins de mobilité des urbains.


Mais la demande n'est pas forcément automatique, et les soucis techniques, ainsi que le  vandalisme, peuvent empêcher le système de fonctionner et s'étendre correctement.




Vélib', l'exemple du vélo-partage parisien au succès mitigé


Traitons d'un exemple français, le plus emblématique, permettant d'expliquer le fonctionnement pratique, relever les dysfonctionnements et d'évaluer son succès après bientôt 3 ans.


Le système de vélo-partage Vélib' a été lancé à Paris en Juillet 2007, avec un réseau de stations dans Paris, pour s'étendre rapidement sur la petite couronne. Le design adapté au style parisien a permis d'accepter très rapidement ces vélos comme des mobiliers urbains de la ville de Paris et sa proche banlieue.


Il y a aujourd'hui 24000 vélos, dans 1750 stations répartis dans Paris et la proche couronne.


 Une station Velib' presque vidée de ses vélos


Une fois identifiés (badge RFID), vous pouvez emprunter votre vélo et faire un tour en ville, pour vous promener ou effectuer votre course.

























La fréquentation


La fréquentation des vélos libre-service reste très variable même après bientôt 3 ans d'exploitation à Paris: les périodes d'hiver sont très difficiles pour la fréquentation du système, pour les raisons que l'on peut imaginer avec le froid et le mauvais, peu motivant pour les usagers.


C'est ainsi que le Velib' parisien semble avoir été démodé depuis quelques temps, en descendant en deçà de la barre des 200 000 abonnés qui avait pourtant été atteinte, avec un recul de 12% des abonnés en un an. Ce délaissement est surtout du à une qualité du service non continue, et des abonnements complexes, qui découragent à force les usagers, préférant les autres moyens de se déplacer.


Une grande campagne de communication, ainsi qu'une simplification des abonnements a permis de relancer les fréquentations du Vélib', avec le retour des beaux jours en mars 2010. L'arrivée de l'été ne pourra que faciliter ce rebond des trajets à bicyclette. Nous verrons si cette fréquentation est durable avec le retour de l'hiver.


Vol, vandalisme


Le vandalisme et les vols sont les deux principaux problèmes posés par le système de vélo-partage. Ceci représente un fléau pour les entreprises gérant le parc de vélos, mais surtout pour les entités publiques et les usagers, qui doivent payer la facture... Ceci rend le système beaucoup moins rentable et avantageux qu'il n'y parait.


Plusieurs mesures sont prises pour pénaliser les usagers négligents au moyen de leur abonnement qui pourra être suspendu.







Gestion des flux


La gestion des flux de vélos est l'une des questions les plus complexes. Comment rendre le service accessible à tous, en tout lieu et tout moment? C'est là l'enjeu des entreprises gérant ce service public, devant approvisionner certaines zones en vélos à certaines heures, notamment pour pallier aux phénomènes pendulaires et festifs:



  • Les trajets des personnes allant au travail se concentrent en général de quelques points de départ situés dans les quartiers résidentiels, vers des points situés en quartiers commerciaux.
  • Les évènements festifs provoquent une convergence des arrivées de vélos, mais aussi de départ à la fin de l'évènement.

La nécessité de réguler les flux de vélos engendre donc des problèmes liés à la continuité du service, car il peut arriver que l'on se retrouve sans vélo pour partir, mais aussi des problèmes d'émission de Gaz à Effet de Serre (GES), puisque les vélos sont transportés de points en points par des équipes en camion. L'écologie en prend un sacré coup...

Les acteurs du marché du vélopartage:

Le vélopartage est vu comme un service rendu au public, par la voie d'un marché de délégation de service public à des entreprises installant et gérant un réseau de vélos, considérés comme de nouveaux mobiliers dans la ville.

Ce sont les entreprises de services urbains, notamment ceux spécialisés dans l'affichage publicitaire urbain: le plus important est JC Decaux, et son concurrent direct ClearChannel, suivis par EFFIA et d'autres. 

Ces entreprises déploient leurs flottes de vélos et de stations intégrant les différents systèmes de gestion pour des villes de différentes tailles, avec un financement du vélopartage pouvant se faire de différentes manières. Souvent, le vélopartage est dans un lot contenant l'affichage publicitaire urbain, permettant de financer les systèmes de vélos.




Le succès du vélo-partage semble donc bien parti, mais il devra être confirmé sur le long terme avec un appui du public, et les problèmes affectant la rentabilité et la durabilité du système devront être soulevés, des mesures trouvées, afin de parvenir à un système participant au développement écologique et durable des villes.






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